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Plaidoyer pour la lecture numérique

Voilà qu’à plusieurs reprises je lis, dans des blogs littéraires consacrés à la lecture numérique, que des amateurs inconditionnels de livres papier font amende honorable après avoir testé la lecture sur liseuse numérique.

« Je n’aurai jamais de liseuse, rien ne vaut le livre papier ! »

Puis après une expérience (en l’occurrence sur Kindle mais d’autres fois sur Kobo) : « Je lis sans problème plus de trois heures d’affilée, sans fatigue oculaire. » Conséquence logique : « J’ai lu des auteurs qui n’existaient pas en papier ou dont le prix des livres au format traditionnel était trop élevé pour que je saute le pas. »

Voilà une avancée… justifiée.

Un deuxième argument favorable repose sur l’amortissement de la liseuse. La différence de prix entre un livre papier et un livre numérique est de l’ordre de 13 € (à peu près 18 € dans le premier cas contre 5 € dans le second lorsque les éditeurs jouent le jeu). Compte tenu de ce qu’une liseuse coûte environ 100 € ou un peu plus (la toute dernière : 79 € !), le calcul est évident. Un gros lecteur dévorant un livre par semaine amortit sa liseuse en moins de huit semaines ! Mieux : après 52 semaines, il a économisé environ… 570 €.

Même un lecteur qui lit un bouquin par mois gagne au bout d’une année à peu près 55 €. Et 155 € l’année suivante…

Entre les deux exemples, celui ou celle qui lit deux livres par mois a gagné, dès la première année, la bagatelle de… 210 € !

Le poids maintenant. Oui, le poids est un autre avantage. Un Kindle par exemple pèse, selon le modèle, de 170 grammes à 285 grammes en tout et pour tout ; l’équivalent d’un livre papier de 200 pages. Cela devient attrayant d’entamer un pavé de… 500 pages. Le biceps se repose et participe ainsi au plaisir de lecture…

Et puis, il est une chose dont on parle peu, c’est la faible consommation d’énergie qui permet à une liseuse de tenir sans recharge des semaines durant.

J’ajouterai un point de vue beaucoup plus personnel. Je suis asthmatique et la consultation de vieux bouquins m’est fortement déconseillée. Misère ! Voilà la fameuse raison – l’odeur du papier – avancée pour préférer le livre traditionnel qui se retourne en faveur de la lecture numérique. Nous sommes plus de trois millions d’asthmatiques français… heureux ; ou qui vont l’être.

Le livre papier ne va pas disparaître : nous resteront toujours les « beaux livres », nos classiques préférés, les grands albums d’images, les ouvrages consacrés aux arts.

Mais pour le livre compagnon des voyages quotidiens, pour nos jeunes lecteurs, le livre numérique a bien des avantages.

Il reste qu’en France on évalue à 14 % du lectorat les adeptes de la lecture numérique (dont 34 % sur e-book, soit près de 5 % du lectorat). Toujours en France, une enquête souligne que cette lecture numérique se pratique essentiellement dans un but de loisir, ce qui est encourageant.

Loin encore de ce qu’on constate aux Etats-Unis où 21 % des lecteurs déclarent avoir lu un e-book dans l’année. Et où l’on note que l’exercice ferait lire plus !

Or, s’il fut un temps où « l’Amérique » précédait notre vieille Europe d’une dizaine d’années, aujourd’hui le temps de transmission serait plutôt inférieur à cinq ans.

Compte tenu de ce que la liseuse d’Amazon s’est répandue aux Etats-Unis encore plus rapidement que sa société l’avait prévu, il y a fort à parier que la propagation de la lecture numérique va nous surprendre.

Jean-Claude Thibault, auteur du roman satirique “Ô AUDIMAT…”

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