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L’évaluation et la correction d’une traduction ou interprétation

La manière de corriger la traduction comme la façon de la réviser révèlent la philosophie de la traduction sous-jacente à une démarche pédagogique. Quel est le poids des habitudes de révision dans les services de traduction sur la formation des traducteurs ? La révision doit-elle faire partie intégrante de l'enseignement ?

Dans les études universitaires, les principes de correction restent la plupart du temps implicites. Quel est le poids des habitudes de correction des thèmes et des versions dans les concours (agrégation, CAPES) sur les modes d'approche de la traduction à l'université ? Peut-on innover en pédagogie de la traduction (dans les objectifs comme dans les méthodes) sans se pencher d'abord sur la procédure d'évaluation ?

Les pédagogues réunis à Créteil et venus d'horizons divers ont su se rejoindre et établir un dialogue fructueux. Ils n'ont pas tardé à découvrir qu'ils avaient des choses à se dire, des expériences à partager. Tous ont vite acquis la conviction qu'ils pouvaient s'enrichir mutuellement. Les réflexions de Jean Hennequin et d'Elisabeth Lavault nous en fournissent la preuve. Celles de nombreux autres participants aussi.

Qu'il s'agisse de traduction universitaire ou de traduction professionnelle, la compréhension du texte d'origine est une étape incontournable du processus de traduction. On ne s'étonnera donc pas de trouver ici plusieurs communications consacrées à l'analyse du processus de compréhension préalable à la réexpression des textes dans la langue d'arrivée (Michel Ballard, Florence Herbulot et Maryvonne Simoneau, Marianne Lederer, Françoise Vreck).
Quatre autres communications décrivent l'organisation concrète de divers enseignements donnés dans un programme de didactique des langues ou de traduction professionnelle. Sont abordées les problématiques suivantes : le résumé (Marie-Claire Durand Guiziou), l'évaluation des traductions, domaine où il y a un besoin criant de recherche systématique (Louise Brunette, Beverly J. Adab), et, enfin, l'application d'Internet à la formation de traducteurs (Marie-Christine Aubin). Quel que soit le champ de leur spécialisation, les pédagogues puiseront sûrement dans ces descriptions détaillées des idées utiles qu'ils pourront ensuite transposer dans leur propre enseignement.
Les deux dernières études du recueil livrent le résultat de recherches en cours. La première porte sur l'application de la psycholinguistique à l'enseignement de la traduction. Plus précisément, il s'agit de la description détaillée d'une recherche appliquée (français-allemand) recourant à la méthode d'introspection à haute voix ou think-aloudprotocols (Hannelore Lee-Jahnke). L'autre traite d'un aspect peu étudié jusqu'ici en pédagogie de la traduction : le métalangage employé dans les cours pratiques (Jean Delisle). Son auteur s'interroge sur les termes et les concepts utilisés dans les manuels de traduction et grâce auxquels il est possible de tenir un discours cohérent sur la traduction dans les salles de classe.

À la lecture du présent ouvrage, on constatera que les préoccupations d'ordre méthodologique sont omniprésentes : une discipline où les questions de méthode occupent une place prépondérante est une discipline qui s'interroge sur elle-même, sur ses pratiques, sur ses fins. Peut-on dire pour autant que cette discipline soit en crise ? Pas forcément. Elle est en cheminement, en questionnement. Donc, en évolution, ce qui est un signe de vitalité.
On peut voir l'exercice de réflexion collective que fut le colloque de Créteil comme une recherche de quelques « vérités » dans le domaine de l'enseignement de la traduction.

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