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A savoir avant de se faire embaucher par un cabinet de conseil en stratégie

McKinsey & Company c’est un mélange du film la Firme avec Tom Cruise et de l’armée de terre. C’est lors de ma période de choix entre les offres du BCG et de McKinsey qu’un chef de projet de chez McKinsey m’a dit en toute honnêteté que ce qu’il appréciait le plus dans ce cabinet, c’était la discipline quasiment militaire selon ses mots, qui régnait dans les bureaux du meilleur cabinet de conseil au monde. Je ne remercierai jamais assez ce consultant pour l’aide qu’il m’a donné en me livrant ses impressions, son avis m’ayant facilité les choses pour choisir d’aller au BCG! Mais mon choix personnel n’enlève rien au prestige et à la réputation de ce cabinet. Je considère en effet que McKinsey est le meilleur cabinet de conseil en stratégie au monde. Bien sûr, ce n’est pas un véritable cabinet de stratégie au sens propre, comme certains autres qui ne font que de la due diligence toute la journée. Bien sûr la domination de McKinsey connait des faiblesses, notamment face à son concurrent le BCG, notamment en France et sur une poignée d’autres géographies. Mais cela ne change rien au fait que le premier cabinet de conseil en stratégie au monde reste sans conteste “la firme”.

Par exemple, en 2007, pour la cinquième fois de suite, McKinsey a été classé à la première position du classement Vault dans la rubrique cabinet de conseil. Ce n’est pas nouveau, depuis les années 70, ce cabinet est l’employeur le plus attrayant pour nombre d’étudiants diplômés de MBA. Enfin en termes de réseau d’anciens, le réseau de cette entreprise d’exception est jugé comme l’un des plus puissants au monde, le plus riche en PDG d’entreprises multinationales même selon le journal USA Today. Pour être connecté au monde des affaires mondiales, ce cabinet constitue aussi un excellent choix vu que près de 95% des plus grandes entreprises dans le monde sont clientes de McKinsey, ainsi que plus de 50 gouvernements. L’entreprise fait environ 5 milliards de dollars de chiffre d’affaire annuel, avec un total de 9000 employés. A Paris, le bureau local compte 270 consultants, ce qui en fait le challenger du BCG qui en compte 350.

Les débuts de McKinsey

McKinsey a été crée en 1926 par James Oscar McKinsey, un professeur de l’université de Chicago. Le fondateur du cabinet le quitta 9 ans plus tard pour prendre la direction d’une chaîne de magasins de Chicago spécialisée dans le vente en gros, Marshall Field’s, rachetée en 2005 par Macy’s. Il décéda brusquement d’une pneumonie trois ans plus tard. La véritable figure emblématique du cabinet est Marvin Bower, qui a rejoint la firme en 1933, et a pris les rênes de l’entreprise au départ de son fondateur. M. Bower est considéré comme l’un des fondateurs du secteur “conseil en stratégie”, dont il a fixé les niveaux d’exigence et de standards professionnels et éthiques.

Le cabinet aujourd’hui

McKinsey est aujourd’hui le cabinet leader du conseil en stratégie, avec une emprunte internationale formée par ses 90 bureaux, dans une cinquantaine de pays. Le cabinet compte environ 9000 consultants de 117 nationalités différentes. L’entreprise compte une quarantaine de bureaux en Europe. L’organisation est structurée autour de pôles de compétences sectorielles et/ou fonctionnelles. Ce qui caractérise le cabinet est son approche vraiment globale avec un poids essentiel de la performance mondiale de l’entreprise sur le calcul du niveau de rémunération de ses partners. Le staffing est résolument mondial, en gros si le cabinet a besoin d’une compétence à un moment donné, il puisera dans les ressources disponibles aux 4 coins de la planète pour constituer ses équipes, la provenance géographique n’étant pas un obstacle comme dans d’autres entreprises de consulting. Ce critère est essentiel à anticiper pour la vie des futurs consultants, car le cabinet peut demander un niveau de déplacements assez intensif.

En terme de sélection, vous ne serez pas surpris d’apprendre que les entretiens sont dans ce cabinet parmi les plus sélectifs et exigeants du secteur.

  1. Surtout ne négligez aucune des étapes, pas même celles que McKinsey annonce comme étant non éliminatoires – cela dépend des bureaux, pour le savoir, il s’agit de faire votre petite enquête en amont des entretiens.
  2. Préparez-vous spécifiquement pour le PST qui requiert un entraînement particulier comme je l’ai déjà dit.
  3. Assurez-vous de vous entraîner aux cas en mode McKinsey, c’est-à-dire en vous habituant à suivre les recommandations de votre interlocuteur.
  4. Ne négligez pas la partie fit. Chacun des processus de recrutement comprend à un moment donné un entretien pour tester votre motivation, votre business sense, votre perspective sur votre parcours et vos compétences. Trop de candidats font l’impasse sur une préparation d’excellence dans ce domaine. Autant le dire tout de suite, c’est éliminatoire chez McKinsey.
  5. Enfin, essayez dans la mesure du possible de ne pas être trop impressionné par les enjeux. Il arrive souvent que vos interlocuteurs ne vous aident pas beaucoup pour cela. Je me souviens par exemple d’un partner qui s’était montré particulièrement ignoble, un concentré de froideur et voir même de mépris pendant toute la première partie de l’entretien. À la fin de l’entretien, voyant que je ne m’effondrais pas, il est redevenu avenant m’a dit explicitement qu’il testait la résistance au stress des candidats de cette manière! A bon entendeur donc…

Si vous visez une carrière internationale, notamment aux États-Unis, la compétition est subtile. Évidemment le cœur de cible est constitué de grands MBA américains, comme ceux de Harvard, Stanford, Wharton…mais pas seulement. Des universités secondaires fournissent également des consultants McKinsey. Dans ce contexte, ce sont les candidats jugés exceptionnels par le cabinet qui ont toutes les chances d’être invités. Ce type de recrutement n’existe pas encore en France malheureusement…

Enfin, ne négligez pas le fameux PST ou Problem Solving Test, qui permet de présélectionner les candidats sur des épreuves de logique, de raisonnement business et de calcul. Ensuite, le nombre de rounds d’entretiens est de 3 voir 4 si nécessaire. Le déroulement des entretiens et en particulier des études de cas est assez spécifique car c’est l’examinateur qui a la main durant tout l’entretien, le candidat devant alors démontrer ses qualités d’adaptation et de flexibilité dans le cadre de ces épreuves de recrutement. Contrairement au BCG, l’épreuve quantitative n’est pas obligatoire ici, mais elle est intégrée aux études de cas dans un bonne moitié des entretiens.

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