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Les conseils de Pixar pour réussir un film d’animation

A l’attention des étudiants en formation « Animation 3D », ainsi qu’à tous les passionnés de cinéma, retrouvez dans cet article les conseils de l’équipe des studios Pixar, basés à San Francisco, pour se lancer dans l’animation.
Avec 22 oscars du cinéma, 4 Golden Globes et 3 Grammy Awards, Pixar s’impose comme le leader du film d’animation avec des super-productions telles que Toy Story, 1001 pattes, Monstres et Cie, le Monde de Nemo ouCars qui ont changé notre regard sur l’animation.

TROUVEZ UNE BONNE IDÉE

« C’est l’histoire qui prime », confie le réalisateur de Monstres Academy, Dan Scanlon. « A un ami qui vous demande « ça parle de quoi ? », vous pouvez répondre en parlant de Cendrillon : épouser le prince, des 101 dalmatiens : sauver les chiots… »

DÉCOMPOSEZ VOS HISTOIRES EN SCÈNES

D’après Kelsey Mann, story supervisor* (*responsable de l’histoire), l’idée de départ est fondamentale : « ça commence toujours de la même manière : devant un grand tableau blanc. Et vide. On se réunit et on lance des idées, on crayonne des personnages, des situations. Dès qu’il y a quelque chose qu’on aime, on l’affiche. (…) Et quand on a toutes les scènes, on les réunit : c’est le script. »

RÉALISEZ UN STORY-BOARD

Vous devez maintenant transformer votre récit en images. Raconter chaque scène avec des vignettes. Vous pouvez le faire à l’ancienne : en les punaisant au mur, vous obtenez alors une sorte de BD sans bulle. Avec, sous les dessins, des ébauches de répliques. Mais le storyboard est réalisé le plus souvent sur ordinateur : « je dessine sur la tablette graphique, raconte Kelsey Mann, je commence par le décor, de façon très schématique ( …). Puis je dessine les deux personnages, en train de se disputer à propos d’un truc. Et je passe de Pitch Doctor* à Photoshop (*le logiciel maison, un autre logiciel permet de réaliser ce travail : Storyboard Pro). Je peux ajuster la taille des personnages, les réduire ou les agrandir pour les inclure dans le décor. Ensuite, je place la vignette sur la Timeline, je peux la dupliquer, je l’ouvre comme un nouveau fichier sur Photoshop, avant de diminuer les contrastes, comme si la lumière s’éteignait ».

PITCHEZ LE FILM

Après avoir écrit et dessiné les scènes, reste à « pitcher » le film : le raconter aux autres.« Comme au début, on se retrouve à plusieurs et on se raconte à nouveau les scènes, mais accompagnées de nos images », explique Kelsey Mann. « Il y a une façon de raconter les histoires (…) A quelqu’un qui s’enlise dans une blague, on a envie de dire « laisse-moi la raconter à ta place ». Il y a une façon de « vendre » une histoire… » Jouer la scène, prendre les voix des personnages, imiter le son d’une lampe qui s’éteint, d’une porte qui grince… « On a ainsi une image précise du déroulé, du rythme, à quoi le film va ressembler. »

ÉDITEZ-LE

Rassemblez vos vignettes, et faites-en un premier film. Cela va vous permettre de chronométrer chaque scène, voir les enchainements, les longueurs et les points à développer. Vous pouvez aussi ajouter quelques effets sonores, des bruitages, de la musique.

SOIGNEZ LE DÉCOR

En réalisant des petits croquis, vous posez les bases des décors, mais vous construisez aussi l’ambiance générale du film.

PENSEZ LUMIÈRE ET COULEURS

Au sein de Pixar, un département entier se consacre à ce travail. Dice Tsutsumi en est le responsable. « On commence par réaliser un « color script », une cartographie visuelle du film. Cela permet de voir les couleurs et les scènes des différentes séquences, et les émotions qui vont y être associées. Le moment de la journée, la météo, les saisons… Tout se traduit en couleurs et en lumière. »

CARACTÉRISEZ CHAQUE PERSONNAGE

Vous avez trouvé vos personnages, vous les avez croqués en quelques traits… Ricky Nierva, production designer, et Jason Deamer, art designer, prennent l’exemple de Squishy deMonsters et Cie : « Pour Squishy, on est parti de son caractère. C’est le genre de garçon qui n’a pas trop de personnalité, qui ne sait pas ce qu’il veut, où il va. Du coup, on a fait une première version où c’était un personnage en gelée. Comme un bonbon. Mou, flasque, et presque sans saveur ».

PASSEZ VITE SUR LE RESTE DU CASTING

« Une fois que vous avez les personnages principaux, vous n’êtes pas obligés de passer beaucoup de temps sur les autres. (…) Si vous regardez attentivement Monsters et Cie, vous verrez que ce sont toujours les 3, 4 mêmes monstres qui circulent à l’arrière-plan »

JOUEZ LES SCÈNES POUR LES ANIMER

« Pour trouver le mouvement, je joue la scène. Je me filme comme référence », explique Scott Clark, directeur de l’animation chez Pixar. « Nous nous caricaturons nous-mêmes à travers ces personnages. Il ne faut pas que vous cherchiez à être réalistes : il faut que vous soyez crédibles ».

ANIMEZ LES CORPS, PAS QUE LES YEUX

Comme les bons acteurs incarnent leur rôle avec leur corps, c’est bien le personnage tout entier qui doit être animé. Demandez-vous : si le personnage n’était qu’une silhouette, est ce que je comprendrai l’action ?

N’OUBLIEZ PAS LE SON !

En vous servant du logiciel d’animation 3D Maya, vous pouvez prendre une musique de travail et noter là où le tempo retentit. Cela permet de se caler au mieux sur le rythme et le jeu des acteurs.

AUTOMATISEZ LES PARTIES COMPLIQUÉES

Chez Pixar, on n’hésite pas à développer des logiciels pour un problème donné : vous, vous pouvez utiliser les fonctions toutes faites des logiciels d’animation.

TRAVAILLEZ À PLUSIEURS !

Le réalisateur Dan Scanlon livre un ultime conseil : « Travaillez à plusieurs. Cela permet que chacun s’empare de détails, apporte sa créativité et sa passion ! »

Actualités : en ce moment, et jusqu’au 2 mars 2014, l’exposition « Pixar, 25 ans d’animation »

LIEU : Art Ludique – Le Musée (Paris 75013)

Pour suivre une formation en animation 3D chez COM’ART, école de communication et d'arts appliqués

 

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