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agnosticisme : lâcheté ou réalisme ?

L'agnosticisme est une position de plus en plus présente dans nos sociétés. Comme j'ai pu le constater personnellement, de nombreuses personnes se prétendant athées sont en réalité des agnostiques qui s'ignorent. Ils ne savent tout simplement pas ce qu'englobe ce terme un peu barbare.

De quoi s'agit-il ? L'agnostique est celui qui reconnait ne pas savoir si l'existence du divin est réelle ou non. En fait, il reconnait son ignorance du fait même qu'on ne peut prouver que Dieu (ou des divinités ) existe(nt) ou non. A première vue, il s'agit d'une posture pratique, voire même un peu hypocrite. En effet, les fêtes religieuses, les rites et les célébrations relèvent, pour les agnostiques, des traditions. Ce qui ne les empêchent nullement d'y participer mais avec un regard forcément détaché (la fête de Noël en est un criant exemple puisque, d'une manière générale, son aspect commercial a depuis longtemps pris le dessus sur l'aspect religieux). De même, ils peuvent assister à toutes formes de célébrations religieuses mais sans y participer activement, là où les athées sont censés les réfuter ou les renier.

Au-delà de cette vision pragmatique des religions, j'ai souvent entendu les croyants comme les athées traîter les agnostiques de lâches. A leur yeux, ne pas pouvoir trancher cette question de l'existence du divin relève donc uniquement d'un manque de courage ou de conviction. Il faudrait pouvoir affirmer : Oui, Dieu existe ou Non, il n'existe pas. Sans preuve concrète et réelle, j'irai jusqu'à dire scientifique, c'est tout simplement impossible. Et plus la science avance et moins elle semble à même de pouvoir nous donner une réponse définitive. La foi (ou son absence) demeure quelque chose de très personnel.

Etant agnostique malgré une éducation chrétienne, je ne peux aller dans le sens de la lâcheté. Je dirai, au contraire, que les agnostiques ont fait un choix peu reluisant mais réaliste : celui d'avouer ouvertement leur propre ignorance au lieu de clamer avec arrogance une foi aveugle ou un athéisme qui ramène au néant. Ce réalisme, où la foi religieuse est “inconnaissable”, pose souvent la question de la morale (puisque les religions sont censées en être les gardiennes). Je pense sincèrement que la morale n'a aucun besoin de dogmes, de rites, de prières ou de célébrations. Chacun peut, en son for intérieur, prendre la mesure de ce qui est bien ou mal. Pourquoi pas à partir d'une maxime bien connue : “La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres” ? La respecter ne résoudrait-elle pas nombre de problèmes ?

La quête du divin est au coeur de la saga du Masque Figé. Mes romans, bien qu'étant de la science-fiction et de l'anticipation, parlent avant tout de relations humaines dans un univers où les hommes ont écarté la question de l'existence d'un Dieu. Mais ont-ils eu raison de le faire ? Et si une poignée de survivants découvrait que “Dieu” n'est pas exactement ce qu'en décrivent les écrits sacrés ? Et si un homme parvenait jusqu'à la clé de l'immortalité, cela ferait-il de lui une divinité ? Ce sont des questions qui sont à la base de cette saga.

Nicolas Motnueq

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