La photographie évolue-t-elle plus vite que le photographe? En d'autres termes, le photographe peut-il s'affranchir des technologies sans cesse plus évolutives?
Celui ou celle qui ne s'adapte pas à son milieu finit toujours par disparaitre, d'une manière douce ou violente. Cette loi est aussi vieille que le monde. Alors il faudrait distinguer le temps présent immédiat, ton prochain rendez-vous, du temps géologique clairvoyant, la prochaine glaciation par exemple. Il est à peu près certain que dans 100 000 ans, nous aurons que faire de savoir que tel capteur possédait 36 millions de pixels ! Les temps futiles sont donc à distinguer des temps primordiaux. Ce que nous faisons de ce que nous sommes. Si aujourd'hui tu veux vivre de la photographie, tu devras d'abord avoir à l'esprit de t'accrocher, mais aussi de suivre l'évolution et de profiter des outils qui te sont offerts (façon de parler). Du matériel photographique et des optiques de qualité si tu veux sublimer les sujets, un ordinateur performant avec une connexion internet si tu veux communiquer et créer ton propre site web.
Tout ceci dans des limites raisonnées car la technologie est encore au service de l'homme.
La parole du sage photographe résonne : “Une fois l'accord trouvé avec le boitier, prends-toi garde de ne pas y changer.” Personnellement je n'aurais pas envie de changer mon appareil D700, de marque japonaise commençant par N, et j'ai la dernière version de photoshop, au moins jusqu'à l'année prochaine ! J'aime le numérique. Le numérique facilite les échanges, diminue les charges. Le support virtuel suffit et devient aussi réel qu'un bout de papier. A priori plus écologique.
Je méga-pixelise en un millième de seconde, et la minute suivante c'est posté à l'autre bout du monde. L'homme a réussi ses rêves d'instantanéité. Mais le photographe peut-il être remplacé par une simple approche technologique et le déclenchement d'un smartphone ? Je ne crois pas, c'est ma façon de défendre ce métier.
Je me souviens d'un exercice à l'école, 24 élèves tous munis d'appareils photo jetables 36 poses, photographiant un même lieu. 864 vues différentes. Des mêmes contraintes imposées est née une infinité fascinante de possibilités. La nature de l'homme et celle de la photographie sont intimement liées, propres à survivre et à se jouer de tout. Je n'imagine pas la photographie disparaître sans l'homme. Sa technologie évoluera vers des formes encore inimaginées, mais son essence restera la même, figurer l'instant avec un réalisme troublant.
Si vous avez lu cet article jusqu'au bout, vous avez mérité un lien vers mes images, puisqu'en photo et par tous les temps, ce qui compte est ce qui se voit. Plus que photographe, je me considère aujourd'hui comme un artisan numérique, devant toucher à toutes les facettes de la production photographique. La représentation de l'humain reste au centre des mes intérêts, même si je ne dénigre pas quelques paysages nuageux et fleuris.
Retrouvez mon travail à cette adresse www.julienthomasphoto.com
Bien à vous, JT.