dmoz L'avis sur le bar à sourire - Dmoz.fr | Actualité insolite
Aller au contenu

L’avis sur le bar à sourire

Nous sommes nombreux à avoir déjà rêvé d’avoir un sourire magnifique avec des dents bien blanches. Il y a quelques années la seule possibilité était de se rendre chez son dentiste pour un coût assez onéreux. Mais récemment sont apparus les bars à sourire, qui vous proposent d’arborer un splendide sourire à coût réduit. C’est dans ce cadre que vient d’éclater la guerre des sourires entre dentistes et bars à sourire…

Il était une fois, dans une lointaine Galaxie… la guerre des sourires

Alors que les dentistes vous proposent le blanchiment des dents, sous couvert de leur formation et expérience médicale, à l’aide d’un soin d’une heure et pour 500 euros environs, les bars à sourire vous proposent de perdre sept teintes au niveau des dents en 20 minutes et pour environ 80 euros.

Le constat est clair, le bar à sourire viennent casser le monopole que les dentistes détenaient jusqu’alors sur un marché en pleine croissance.

Un nouveau problème de santé public

L’Ordre National des Chirurgiens-Dentistes (ONCD) a décidé de contre attaquer en dénonçant ces bars à sourire avec le slogan « Les bars à sourire peuvent nuire à la santé ». En effet, selon l’Ordre National, les bars à sourire ne respectent pas la législation européenne qui impose que la concentration d’eau oxygénée dans les produits utilisés pour blanchir les dents ne soit pas supérieure à 0,1 %. Entre 0,1 % et 6 % (taux maximum) l’utilisation doit être encadrée par un dentiste.

Cette campagne a eu pour conséquence de provoquer des contrôles de plusieurs bars à sourire par la direction générale de la concurrence et des fraudes. En fait très peu de non-respect de la loi ont été constatés, les grandes chaîne du secteur mettant en avant qu’aucune de leurs boutiques n’ont été fermée suite à ces contrôles.

Le fait est que les dentistes, de leur propre aveu, et par la voix de leur Ordre National mais aussi de l’Association Dentaire Française (ADF) et de la Confédération Nationale des Syndicats Dentaires (CNSD), veulent jeter le doute sur les bars à sourire en mettant en avant, notamment, la non qualification médicale des personnels employés dans ces bars. Ils mettent aussi en avant que si ces bars à sourire respectaient vraiment les préconisations européennes les résultats des soins seraient très limitées.

Les Bars contre-attaquent

Mais les bars à sourire ne semblent pas décidés à se laisser faire et viennent d’annoncer, par l’intermédiaire d’une des plus grandes chaînes française de bar à sourire, qu’ils avaient saisis l’Autorité de la concurrence pour pratique anticoncurrentielle en dénonçant une « campagne de dénigrement commercial ».

affaire à suivre

Le retour de l’éternelle polémique

Pourquoi, alors que les bars à sourire existent depuis 15 ans aux États-Unis et qu’en Belgique les dentistes ont créé leur propre chaîne de bars à sourire, cela continue de poser problème en France ?

Le fait est que cela est très culturel. Chez nous on aime défendre les petits monopoles et éliminer la concurrence à l’entrée en faisant appel à l’État et aux règlementations. C’est la raison pour laquelle il n’y a pas assez de Taxis à Paris. Et plus proche de ce débat nous avons connu (et nous continuons à connaître) des situations identiques entre les kinésithérapeutes et les esthéticiennes concernant le massage, mais aussi entre les psychologues et les coaches concernant l’accompagnement des personnes.

Si je peux me permettre un avis pour ces messieurs les dentistes, s’il est clair que le respect des réglementations est un impératif et les questions de santé publique une priorité absolue, il est d’autre part inutile, à mon avis, de lutter contre un mouvement inévitable. Il vaudrait mieux l’accompagner pour mieux le guider et aussi mieux en profiter. Malgré leurs combats kinésithérapeutes et psychologues doivent aujourd’hui faire, respectivement, avec les esthéticiennes et les coaches. Les victoires du conservatisme ne sont jamais que temporaires et ne sont jamais des solutions d’avenir.

Il me semble qu’en la matière les différents Ordres médicaux ont de vrais rôles à jouer pour aider les pouvoirs publics à mieux encadrer ces nouveaux marchés, afin notamment de prévenir d’éventuels problèmes de santé public. Mais par contre il me semble que ces mêmes Ordres se trompent et perdent en crédibilité lorsqu’ils s’opposent sans concession à la nouveauté en désirant protéger leurs petits monopoles, pour imposer des prix qui pour le coup, sont eux, injustifiés.

-